lundi 6 février 2012

La cible

Giovanni Lazzarini ne voulait pas aller à Séville mais il n'avait pas vraiment le choix. Kolkharov avait été très clair : "si tu veux continuer de travailler, tu viens". Il avait soupiré et fait préparer le Learjet qu'il partageait avec ISC la société de son partenaire. En réalité le Learjet appartenait intégralement à ISC, Lazzarini n'avait rien à lui "officiellement". Tout était au nom de Svensson. Son partenaire.
Lazzarini n'aimait pas voyager. Il préférait rester dans sa maison de Lugano à gérer ses affaires à partir de quelques ordinateurs et téléphones. Il était dans la partie depuis si longtemps qu'il avait de l'expérience à revendre. Il vendait des armes depuis l'âge de quinze ans. Au début il servait de coursier pour des hommes de la 'Ndrangheta, livrant à la demande des pistolets aux numéros limés. Aujourd'hui loin de la Calabre, il avait pour clients des chefs d'Etats, des potentats locaux et des révolutionnaires ayant un peu les moyens de leurs ambitions. Il faisait attention à ne pas froisser les susceptibilités de ses différents acheteurs mais il lui arrivait de vendre à deux camps opposés sans qu'aucun ne sache vraiment à qui il achetait.
Kolkharov était l'un de ses hommes-clés pour le matériel russe, il devait donc prendre en compte ses atermoiements. Il irait à Séville mais pas tout seul.
- Oui ?
Anja répondit à la première sonnerie, écouta Lazzarini puis lui dit : "Je t'envoie Paul et Adam. Ils seront chez toi ce soir et ne te quitteront plus jusqu'à ton retour en Suisse."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire